Quatre-vingt-dix-sept ans après l'inauguration du monument aux morts, les élèves de CM1-CM2 ont assisté à la commémoration du Centenaire de la Grande Guerre: ils ont lu une lettre écrite par un poilu, ils ont chanté la Chanson de Craonne et ils ont piqué une fleur à tour de rôle représentant chaque nom de soldats.

Le monument aux morts, réalisé et inauguré en 1922, était situé près du cimetière, à côté du Presbytère. Mais il a été déplacé. Aujourd'hui, il est au nord-ouest de l'église. Les élèves se sont rendus compte que la sculpture de la stèle avait une particularité: il s'agit d'un soldat allongé avec son fusil contre lui. En général, en France, le Poilu est représenté debout, en marche. 

De chaque côté de la stèle sont écrits les noms des soldates morts entre 1914 et 1918. Les élèves en ont compté soixante. Or, le maire de la commune a déclaré, lors de la commémoration qu'il y en avait quatre-vingt-dix-sept: les enfants se sont alors interrogés. Deux noms supplémentaires apparaissent à l'intérieur de l'église.

D'après Jean-Yves Cozien, habitant de Saint Ségal qui a fait des recherches sur le nombre de poilus saint ségalais décédés pendant la Première guerre mondiale, vingt-neuf noms figurent sur le monument aux morts de Pont-de-Buis, commune dont dépendait toute la partie sud de Saint Ségal. Mais certains sont inscrits sur les deux monuments.

Dix-sept noms de poilus originaires de Saint Ségal figurent également au Mémorial de Saint Anne d'Auray dans le Morbihan. Sa construction débuta en 1920 et il fut inauguré en 1934. Haut de 52 mètres, ce mémorial est en granit rose. Sur les murs d'enceinte, 8000 noms sont gravés dans la pierre sur les 240 000 bretons morts pour la France pendant la Grande Guerre, car ce sont les familles qui ont payé l'inscription du nom du soldat mort.

En faisant le calcul, le compte n'y est pas ! Jean-Yves Cozien a donc vérifié l'identité de chaque poilu, notamment grâce au site internet Mémoire des hommes et a finalement compté quatre-vingt-dix-sept saint ségalais  morts entre 1914 et 1918.

Pour leur rendre hommage, les élèves ont donc dessiné une colombe de paix où sont écrits le nom des soldats oubliés comme les calligrammes d'Apollinaire.