Pour connaître l’opinion des gens sur le plan Vigipirate dans la cour de récréation, nous avons constitué trois groupes qui ont mené plusieurs interviews. Tout d’abord auprès des enfants de l’école, puis auprès des adultes présents dans l’école, enfin auprès des adultes extérieurs à l’école.


Mais avant tout, c’est quoi, le plan Vigipirate ?

C’est un plan mis en place par le gouvernement qui sert à renforcer la sécurité générale du pays. Il a pour but de  prévenir les menaces ou à réagir face aux actions terroristes. Depuis 1995 et l’explosion d’une voiture piégée devant une école juive, à Villeurbanne, le plan Vigipirate, créé en 1978, est entré en action.

Après les attentats de Mohammed Merah contre une école juive de Toulouse le 19 mars 2012, le monde enseignant mais aussi l’ensemble du pays a pris la mesure de la menace.

Le plan Vigipirate a été modifié début 2014 pour prendre en compte une menace terroriste durable. Ce dispositif touche notre vie quotidienne et la vie des écoles. Pour résumer, on peut dire que le plan Vigipirate est une façon de sécuriser les enfants des dangers extérieurs comme les attentats ou les intrusions malintentionnées.


Ce qu’en disent les enfants de l’école

Le premier groupe de reporters avait pour mission d’interviewer les enfants de l’école Fleurance.

Tout d’abord, nous avons remarqué que certains enfants ne savaient pas ce qu’était le plan Vigipirate. Nous avons donc expliqué ce que c’était et à quoi cela servait. Un petit nombre d’enfant a témoigné ne pas se sentir suffisamment bien protégé dans la cour de récréation. Mais ils pensaient que des améliorations viendraient dans le futur.

D’autres enfants ont expliqué qu’ils se sentaient en sécurité dans l’école grâce au plan Vigipirate et à la présence des adultes de l’école.

Sortie de classe des enfants de CM1—CM2.
© V. Gire/Milan presse.


Ce qu’en pensent les adultes de l’école

Le second groupe de reporters a interviewé les adultes de l’école. Il y a de nombreux adultes autour de nous : directeur d’école et du CLAE, professeurs, animateurs, AVS, cuisinières…

Pour ce groupe d’adulte, la vie dans l’école a changé avec la mise en place du PPMS. Le PPMS c’est le plan particulier de mise en sûreté. Durant l’année scolaire, l’école organise trois exercices dont un exercice «attentat-intrusion » : dans ces exercices, on répète les mouvements à faire, les postures à adopter, le chemin pour se mettre à l’abri… De plus, nous apprenons les «gestes qui sauvent », les gestes de premiers secours grâce à l’enseignement APS (apprendre à porter secours) intégré à notre programme scolaire.

Les adultes de l’école prennent le PPMS très au sérieux. Pour eux, ce ne sont pas uniquement des exercices, il y a des situations réelles qui se produisent et il faut s’y préparer.

Ainsi, une enseignante a témoigné de ce qu’elle avait vécu lors de l’attentat de Mohammed Merah contre l’école Ozar Hatorah de Toulouse. Or, à l’époque, il n’y avait pas de PPMS intrusion mis en place, donc il n’y avait ni préparation ni organisation pour mettre en sécurité les adultes et les enfants de l’école. Grâce au PPMS, elle est maintenant rassurée car elle sait ce qu’elle doit faire avec les enfants en cas d’intrusion.

Comme le PPMS est établi par le directeur de l’école, nous sommes allés l’interroger. Pour le directeur, il n’y a pas de réelle insécurité dans la cour de récréation. Il a expliqué qu’avant la mise en place du plan Vigipirate, il n’y avait pas d’insécurité non plus car déjà, à l’époque, les adultes ne pouvaient pas entrer dans l’école comme ils le voulaient. Pour lui, il n’y a pas de changement réel dans la cour avec le plan Vigipirate.


Le témoignage des adultes extérieurs à l’école

Pour terminer notre enquête, nous avons rencontré des adultes extérieurs à l’école et qui n’ont pas connu le plan Vigipirate du temps où ils allaient à l’école.

Là encore, certains adultes ne connaissaient pas vraiment ce que signifiait le plan Vigipirate dans une école et nous leur avons expliqué.

Certains adultes avaient surtout peur pour leur enfant et souhaitaient que le plan Vigipirate continue.

D’autres n’avaient pas peur mais pensaient qu’il fallait rester prudent. Ils disent que c’est dommage d’en arriver là mais que c’est nécessaire pour la sécurité des enfants. Par contre, ils ne veulent pas de policiers partout, notamment dans l’école.

Devant l'école, les parents attendent...
© V. Gire/Milan presse.


Les adultes et les enfants n’ont pas la même vision !

En conclusion, nous remarquons que les adultes et les enfants n’ont pas toujours la même vision du plan Vigipirate dans la cour de l’école Fleurance.

Les enfants ne se soucient pas de ce plan Vigipirate et du danger extérieur. Ils n’ont pas conscience du danger et veulent vivre leur vie d’écolier normalement.

Par contre, les adultes perçoivent mieux les risques et ont peur pour leurs enfants qu’ils veulent en totale sécurité quels que soient les exercices à mettre en place.

On peut dire que le plan Vigipirate fait ressortir la peur des adultes face à  l’insouciance de l’enfance.

© Texte : les enfants de la classe CM1-CM2 de l’école Fleurance, Saint-Martin-du-Touch (Toulouse).