Dans notre village, nous avons l'habitude de voir le monument aux morts. Nous y passons souvent à côté, à pied ou lors des trajets en bus, ou encore nous nous y retrouvons lors des commémorations.

Grâce aux recherches menées pour rédiger cet article et participer au concours, nous nous sommes aperçu que nous ne le connaissions pas si bien que ça.

Nous l'avons observé et nous avons analysé les différentes parties : il est composé d'un obélisque sur lequel se situe la statue d'un poilu, tenant dans sa main droite une couronne de laurier et une palme (représentant la victoire et la paix) et dans sa main gauche une arme.

L'édifice est entouré de grilles, isolant le monument au centre de la place de l'église. Nous pouvons penser que ce lieu a été décidé pour deux raisons : une grande place sur laquelle il est largement visible, et sa situation par rapport à l'église et au cimetière qui peuvent nous amener à penser que les gens pouvaient à la fois rendre hommage aux soldats enterrés dans le cimetière et ceux inscrits sur le monument, le tout en prières.

L'obélisque a été taillé dans du marbre d'Izeste (carrière située dans un village voisin) par M. Felix Pouey en 1923. Il comporte 4 faces :

  • - sur la première, la citation « Aux enfants de Buzy morts pour la patrie » nous rappelle les soldats, si jeunes, qui ont défendu leur pays, notre pays, au détriment de leur vie. Ce titre est commun, ou très ressemblant, à bien des monuments de France.

  • - sur les deuxième et quatrième faces, nous pouvons lire les noms de tous les soldats qui sont morts à la guerre ou à la suite de leurs blessures (1ère et 2ème guerres mondiales). Nous avons pour habitude de lire chacun de ces noms lors des commémorations organisées dans notre village. Il y a au total 63 noms (dont 61 uniquement pour la Grande Guerre), gravés dans le marbre et de couleur dorée.

  • - c'est sur la troisième face que notre regard s'est posé lors de notre dernière visite. Nous ne l'avions pas vu auparavant, mais grâce à un document que M. le Maire nous a donné, nous avons pu lire :
     « Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
     Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie »
     Ce sont les deux premiers vers d'un poème de Victor Hugo, intitulé Hymne. Cette citation, comme nous l'avions pensé, fait référence à la prière et au recueillement.

Lors de notre rendez-vous avec M. le Maire, nous avons pu consulter plusieurs documents :

- un article de la revue Partir, Archives et mémoires de l'émigration pyrénéenne de Mars 2018 dans lequel nous avons appris comment le monument aux morts avait été financé.

- le registre des délibérations du conseil municipal de l'époque. C'est un gros livre, manuscrit, que nous avons pu prendre en photo.

C'est en lisant ces deux documents que M. le Maire nous a expliqué comment le monument avait été construit et financé :

Pour la construction, trois projets ont été présentés à la commune et le conseil municipal ont voté pour retenir celui qui sera construit en 1923.

Pour son financement, "la commune et Société des Anciens Combattants ont fait appel à la générosité et au patriotisme des camarades Buzéens" par le biais d'un bulletin de souscription. Dans le registre des délibérations, nous comprenons que sans cette souscription, le monument n'aurait pu être ainsi. Sur les 15000 francs récoltés par les dons des buzéens, 12600 francs ont été donnés par des buzéens émigrés qui habitaient à l'époque à Buenos Aires, San Francisco, New York et Los Angeles. Les émigrés ont donc payé 80% de la souscription publique. A cette souscription se sont ajoutés les 7000 francs de la commune pour arriver à un total de 22000 francs.


Nous trouvons qu'il est important que l'on rende hommage à tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour leur pays, notre pays, que leurs noms ne tombent pas dans l'oubli. Cette Grande Guerre a maintenant un siècle mais elle doit rester gravée dans les mémoires tant il y a eu de morts !

Nous prenons part chaque année aux différentes commémorations et en 2018, en plus de chanter la Marseillaise, nous avons lu des textes que nous avons illustrés par des extraits chantés. Nous avons été largement félicités par les buzéens qui, venus nombreux, nous ont écoutés avec beaucoup d'attention.