Des déchets terrestres qui finissent à la mer

Parmi les déchets plastiques présents dans l’océan, beaucoup d’entre eux proviennent des rivières et des fleuves. Une partie de ces déchets s’est retrouvée collectée par le réseau d’évacuation des eaux pluviales. En France, les eaux pluviales collectées se déversent dans les rivières et les fleuves sans être traitées. Les déchets qui s’y trouvent finissent donc dans la mer. Ainsi, on peut retrouver dans les océans des objets jetés très en amont dans les bassins versants. Ces déchets s’agglomèrent selon les courants marins et forment des masses très importantes. A tel point qu’aujourd’hui, on appelle ces masses de déchets : « le 7e continent ». Ces déchets en se décomposant libèrent des éléments toxiques dans l’eau et se fragmentent en petits morceaux qui sont ensuite ingérés par les êtres vivants ; les rendant malades ou entraînant leur mort.  Pour vous donner une idée : un sac en plastique mettrait plus de 100 ans à se dégrader totalement dans la nature. Une bouteille en plastique, plusieurs siècles ! Il faut donc absolument réduire cette source de pollution pour limiter l’expansion de ce « 7e continent ». Un des moyens pour y arriver est d’éviter que ces déchets soient jetés dans la nature.

Albatros retrouvé mort sur une plage des îles Midway (océan Pacifique nord), l'estomac rempli de plastiques. Septembre 2009. © Chris Jordan


Communiquer et éduquer c’est déjà agir

Notre école étant située à une trentaine de kilomètres de la mer, nous avons réfléchi à une action qui permettrait de protéger les océans de façon indirecte. Ce problème des déchets plastiques terrestres retrouvés en mer nous est apparu en lisant la lettre d’information n° 22 du bassin versant du Couesnon, un fleuve qui passe près de chez nous et qui se jette dans la baie du Mont Saint Michel.  Dans cette lettre, un article présentait la campagne de sensibilisation « la mer commence ici », qui a débuté dans certaines communes de notre territoire. Nous avons donc eu l’idée de demander à ce que notre commune puisse bénéficier de cette campagne de sensibilisation.

Macaron de sensibilisation installé à Plouër-sur-Rance. Juin 2019. © mairie de Plouër-sur-Rance


Se rendre compte et agir

Nous avons alors écrit une lettre officielle au maire de notre commune pour lui demander si la commune pouvait participer à cette campagne de sensibilisation et si nous pouvions être associés à sa mise en œuvre. Nous avons rapidement obtenu une réponse dans laquelle on nous informait que c’était une bonne idée et qu’une demande avait été envoyée dans ce sens auprès de l’organisme qui pilote cette action sur notre secteur. Nous apprenions également que notre commune avait depuis quelques années fait l’effort de ne plus utiliser de produits chimiques au niveau des espaces verts, améliorant ainsi la qualité de l’eau.

Au mois de mars, nous avons participé à une marche verte, organisée par l’académie de Rennes, dont le but était d’encourager les établissements scolaires bretons à parcourir la nature pour y collecter des déchets. C’était également l’occasion pour nous de nous rendre compte de la masse de déchets jetés dans notre environnement. En une journée, notre école a collecté plus de 20 kg de déchets sur la commune, dont beaucoup de plastiques. En Bretagne, ce sont plus de 7,5 tonnes de déchets qui ont été ramassés (2) !!

Pour le moment nous n’avons pas encore pu mettre en œuvre la campagne de sensibilisation « la mer commence ici » mais d’après notre contact à la mairie, c’est en bonne voie et nous espérons pouvoir le faire d’ici la fin de l’année scolaire. En attendant, nous avons commencé à repérer les avaloirs d’eaux pluviales autour de notre école afin de sélectionner ceux qui pourraient recevoir un macaron de communication.

Les élèves en repérage devant un avaloir d'eau pluviale à Bazouges-la-Pérouse. Avril 2023. ©Tristan Audren


Une communication durable

Cette action sera durable car ces macarons de communication seront scellés dans le sol et sont prévus pour durer. On peut donc penser que dans les années à venir, de nombreuses personnes seront touchées par cette campagne de communication. Associée à la loi anti-gaspillage qui fixe comme objectif d’atteindre progressivement la fin de la mise sur le marché d’emballages plastiques à usage unique d’ici à 2040, nous avons bon espoir que notre action participe durablement à la baisse de la quantité des déchets présents dans les océans.

(1) écologie.gouv.fr

(2) ac-rennes.fr