Je le vois complètement changé, notre monde. La peur partout. Retranchée dans chaque coin, elle nous traque du matin au soir, nous surprend, nous rend fous. Toujours là, à nous narguer. Omniprésente. 

Pourtant, il faut bien vivre. L'économie s'est effondrée. ADAPTATION. Ce mot est sur toutes les bouches. C'est le retour aux vraies valeurs, celles de la terre, des circuits-courts et de la satisfaction de faire soi-même ; celles de la famille ; celles de la droiture et de l'honneur. On consomme peu, mais qu'est-ce qu'on fabrique et quelle fierté ! On se recentre sur l'essentiel. Est-ce cela le bonheur ?

Mais, on se referme aussi sur soi, se méfiant de l'Autre... 

Les entreprises, qui ont survécu, tournent au ralenti, avec de nouvelles méthodes de travail. Fini la chaîne. Elle n'est plus nécessaire de toute façon. 

Les lieux publics sont encore désertés. On a plus le temps de flâner, il faut faire pousser ses légumes et tricoter ses vêtements.

Une vie simple mais heureuse.

Antoine SPIROUX