Une situation vraiment étrange et confuse !

Jour 1 

Mon premier jour de confinement fut, avant tout, une journée historique, mais aussi, un sentiment de joie et de liberté.

Je pense que je ne me rendais pas forcément compte de la gravité de la situation…

Je continuais à jouer avec mes voisins…

Ma mère a cessé le travail, contrairement à mon père qui travaillait encore en Suisse… Une trentaine d’employés présents dans l’entreprise sur un effectif total de 250 personnes.

 

Jour 5 

Les habitudes changent. La plus difficile à vivre étant de ne plus voir ses proches. Et pourtant, ma mamie réside à 100 mètres de notre domicile ; et, il m’est désormais impossible de me rendre chez elle, comme j’en avais l’habitude presque tous les jours ; ou encore de jouer avec mes voisins.

Et, dans le village, nous avons vu des promeneurs que nous n’avions jamais rencontrés jusqu'à présent... Beaucoup ne respectent pas le confinement finalement… Des promeneurs, des cyclistes profitant du soleil… Des inconscients ? Situation vraiment étrange et confuse !

 

Un premier cas de COVID-19 déclaré près de chez moi et un nombre grandissant de personnes infectées dans les villages alentours. La panique s'installe.

Jour 7 

Une semaine s'est écoulée. Cette situation insolite commence vraiment à devenir problématique et pesante pour tout le monde, comme le manque de gel désinfectant, de masques mais aussi de matières premières comme les pâtes, le riz, la farine… Il ne reste souvent que des produits Bio pour les courses de ma maman, qui effectue habituellement ses commandes alimentaires sur le drive.

On apprend qu'un premier cas de COVID-19 s'est déclaré tout près de ma rue, ainsi qu’un nombre grandissant de personnes infectées dans les villages alentours comme Pontarlier, Morteau, Gilley, Orchamps-Vennes ou encore Arçon ! L'angoisse, ça se rapproche...

 

Jour 14 

Deux semaines de passées, et les cas de COVID-19 augmentent dans les villages voisins. Les médias se concentrent sur le nombre de décès et le sujet Coronavirus mobilise toutes les discussions.

Maudit virus invisible pouvant toucher n’importe qui, à n’importe quel moment.

Jour 21 

Trois semaines d'écoulées et 4 cas de Coronavirus ont été identifiés à La Longeville (village comprenant 800 habitants environ).  Il faut donc être encore plus prudent.

Nous avons aussi appris une mauvaise nouvelle. Mon grand oncle l'a contracté. On suppose qu’il a été infecté par son voisin gendarme atteint lui-aussi du Covid-19. 

Mon père travaille encore. La direction de l’entreprise a même décidé d’augmenter le nombre d’employés présents dans l’entreprise.  Quelle ironie ! Désormais plus d’une cinquantaine de salariés  se retrouvent au quotidien dans la boite.

C’est l’incompréhension totale pour mon père et ma famille… Une décision paradoxale en fonction de la situation actuelle. Probablement, ‘’L’argent avant tout…’’,mais moi, j'ai peur, peur pour mon papa...

 

Jour 23

Mon grand oncle a été conduit à l’hôpital de Pontarlier et il doit avoir recours à une assistance respiratoire.

On se rend compte à cet instant qu’on est très vulnérable et ce maudit virus invisible peut toucher n’importe qui, à n’importe quel moment.

Et puis, il y a aussi la tante de ma tante décédée du COVID-19 à l’âge de 89 ans…

Je suis triste.

 

« Mamie in the Skype »

Jour 24 

Au milieu de cette grisaille, une bonne nouvelle nous parvient : mon grand oncle est sorti de l’hôpital et sa santé est stable. Ouf!

Ma mère est partie chercher ses courses au drive de Pontarlier, une heure d’attente et un défilé incessant de voitures, du JAMAIS vu !

Ma mamie nous fait part que ses petits-enfants lui manquent. Elle bouge beaucoup durant la journée habituellement et elle ne supporte pas de ne rien faire. Rester confinée chez elle l’embête un peu, mais elle reste très vigilante. 

Pour l’aider à faire face à l'ennui grandissant, j’ai eu l’idée de lui donner un ordinateur portable avec Skype pour faire des appels vidéos avec tous ses petits-enfants. Lorsque nous sommes venus chez elle pour le lui remettre et lui expliquer, moi et mon père étions munis de gants en latex et de masques. Nous avions aussi désinfecté l’ordinateur avec de l’alcool Iso.

Elle avait l’air d’être très contente de tous nous revoir, même derrière un écran. Quel plaisir de lui apporter un peu de joie !

Après notre départ, j’ai désinfecté avec du gel, les poignées de portes, le bureau, les interrupteurs et les mains de ma mamie (On en devient parano).

Nous sommes partis satisfaits et heureux de lui avoir apporté un peu de joie.


La suite au prochain épisode.

 

Aloys Pochard